In Situ

Rêverie du siècle 21

Une commande du Teatro Nazionale di Genova - Teatro stabile

Sandra : Ne pas laisser l'actualité être le seul récit du monde

Nous sommes les héritiers d'un monde que nous ne comprenons plus. N.F

L'ÉQUIPE FORMIDABLE

 Texte et mise en scène Nathalie Fillion

traduction italienne Monica Capuani

Avec Fabrizio Costella, Viola Graziosi,  Odja Llorca, Graziano Piazza.

Assistante Valentina Favella

Scénographie, costumes Charlotte Villermet

Musique Laurie Anderson sur un texte de Walter Benjamin, Buffie Saint Marie, chantées par Odja Llorca.

Et l’équipe technique du Teatro Nazionale di Genova Eduardo Ambrosio son Davide Riccardi lumières, Stefano Gualtieri vidéo, Marco Giorcelli régie lumière.

Production Teatro Nazionale di Genova- Italia

Co-production Théâtre du Baldaquin - Paris - compagnie soutenue par le Ministère de la Culture - DRAC Ile de France.

Intervista di Nathalie Fillion

À L'ORIGINE DU PROJET

UN G8 CULTUREL À GÊNES

Pour commémorer artistiquement les événements du traumatique G8 2001 et porter un regard prospectif sur le monde qui est le nôtre, le directeur du Teatro Nazionale di Genova-Théâtre National de Gênes, Davide Livermore, passe commande au printemps 2021 à un.e auteur.e par pays du G8, plus l'Union Européenne, créant en octobre 2021 un G8 culturel à Gênes.

Nathalie Fillion est invitée, comme autrice et metteuse en scène, et représente la France dans cet événement international.

AUTEURS, AUTRICES INVITÉ.ES POUR LE PROJET G8 PAR LE TEATRO NAZIONALE Di GENOVA:

Roland Schimmelpfennig Allemagne Guillermo Verdecchia Canada Nathalie Fillion France

Ivan Viripaiev Russie

Fausto Paravidino Italie

Sabrina Mahfouz Royaume-Uni Wendy MacLeod U.S.A

Toshiro Suzue Japon

Fabrice Murgia U.E

LA PIÈCE

Dans un théâtre soumis aux vents et aux forces marines, lieu de rêverie où tout est possible et où les portes claquent, Christophe Colomb débarque du fond des temps à Gênes, sa ville natale, et semble ne rien comprendre au monde qu'il découvre. D’ailleurs personne ne le remarque: ni Sandra, actrice en proie aux incertitudes de son art et à de violentes colères qui la submergent, qu’elle confie à Thaïs, son analyste. Ni Lucas, le fils de Sandra, qui malgré ses cauchemars, fait face à la tourmente avec calme et détermination. Mais le temps s’accélère, et Sandra, manque toujours d’un peu d’argent pour achever de payer Thaïs et explorer cet autre monde qui tourne si vite, où les rêves semblent détenir des clés pour affronter le chaos et l’incertitude des temps.

 

Construit comme un rêve, avec des collisions d’images et de temporalités, IN SITU est le lieu où se rencontrent et se découvrent des personnages surgis de mondes différents : Sandra et Lucas, nos contemporains, qui tentent de tracer leur chemin dans le chaos et la confusion du nouveau siècle ; Christophe Colomb, qui erre dans l’imaginaire collectif comme à travers les siècles ; Thaïs, figure théâtrale, qui traverse le temps et les mondes, et par son écoute et son chant, soigne les âmes.

 

Mais dans IN SITU on ne sait pas qui est le rêveur. Sommes-nous dans le rêve de Sandra, qui interroge sa nécessité d’artiste dans un monde en pleine mutation ? Sommes-nous dans le cauchemar de Christophe Colomb, qui déchiffre avec stupéfaction ce nouveau monde qu’il découvre? Dans quel rêve ou quel cauchemar court Lucas, fils de Sandra, héritier d’un monde en ruine, pour qui le retour à la terre est le seul horizon vivable ? Le temps d’une représentation, les rêves de chacun s’imbriquent les uns dans les autres, à l’image du temps stratifié qui se dépose chaque jour en chacun de nous.

Les acteurs qui sont sur le plateau savent qu’ils jouent ici-maintenant, en dialogue avec le passé, pour imaginer un futur vivable. Mais les personnages qu’ils incarnent ignorent totalement ce qui les réunit dans cette nuit agitée, et qui est le personnage principal de cette pièce… l’Histoire ? Le Temps? La Mémoire ? Le Théâtre ? À moins que ce ne soit la mer, cette mer qui nous relie, Mare Nostrum.

ÉCRIRE ET METTRE EN SCÈNE UN PRÉSENT STRATIFIÉ

Sandra : Je te découvre Christophe Colomb.

Christophe Colomb : Vous me faites peur.

LA FIN DU MONDE — QUEL MONDE ?

Dans IN SITU, Christophe Colomb porte du fond des temps un regard étonné et sagace sur ce monde qui est le nôtre. Lui qui en avait prédit la fin en 1642 doit bien reconnaître qu’il s’est trompé. Après tout, il s’est déjà trompé de continent. Mais si la fin du monde n’a pas eu lieu, existe-t-il un autre monde ? Ou comme le clame Sandra dans ses rêves, il n’y a pas d’autre monde, et c’est bien dans celui-ci que nous sommes sommés d’inventer, encore et toujours, notre humanité ?



LA PRESSE Extraits

« Le rêve et la transcendance sont de retour dans "In situ", la très belle pièce de Nathalie Fillion. (…) Sorte de chamane, Odja Llorca chante et nous conduit, comme dans un rite païen à travers un mantra qui pénètre sous la peau.(…) Cela fait vibrer des cordes secrètes : émouvant. » - Tommaso Chimenti 12/10/2021- Recensito.

 

« Le spectacle rebondit avec une extrême aisance entre les rêves et les décors que tous les personnages habitent, souvent simultanément. (…) La précision des acteurs et la singularité de la dramaturgie contribuent à créer l’incertitude totale d’un cauchemar partagé. » - Davide Sannia – 6/11/2021 - Krapp’s last post

 

« Un peu d'espoir rêveur dans In situ : une fable moderne qui annule les frontières du temps. Viola Graziosi sait rendre le caractère complexe d’une femme qui doute tout en étant sûre de ses passions. (…) Graziano Piazza est un Colomb décalé mais toujours inspiré. Il y a une touche de saine absurdité dans sa présence sur scène. » - Elena Scolari 21/10/2021– PAC - Paneacquaculture.net

Le projet G8 a reçu le prix national de la critique 2021

Du 9 au 27 octobre 2021, 9 spectacles écrit par 9 auteur.es internationaux

se sont joués dans deux salles du Teatro Nazionale di Genova. en savoir + ici

In Situ, rêverie du siècle 21 s'est joué  au Teatro Gustavo Modena - 8 représentations du 9 au 21 octobre 2021

 

© N.FILLION
© N.FILLION

Nathalie Fillion, le 3 juin 2021 pour IL CORRIERE DELLA SERA :

"Il y a des propositions qu’on ne peut pas refuser, des cadeaux qu’on se doit d’accepter, sans hésitation. L’invitation au G8 culturel en est un et l’excitation est grande. Excitation à la fois intellectuelle, artistique, poétique, politique, ludique aussi - il faut être joueur pour répondre pied à pied, G8 contre G8. Une façon de dire : après tout, nous aussi gens de théâtre pouvons nous réunir pour discuter des affaires du monde et nos fictions valent bien les vôtres. Puisqu’au fond c’est bien de cela qu’il s’agit, de fictions qui construisent le monde. Fictions auxquelles une société adhère, jusqu’à ce qu’elle n’y croit plus. Fictions auxquelles la réalité se conforme, jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus. (...) Après plus d’un an de pandémie, au sortir d’une sidération mondialisée où nous avons dû re explorer les contours concrets et imaginaires de nos vies, après ce temps suspendu où les avions ont disparu du ciel - temps de réflexion quasi méditative pour ma part - ce rendez-vous à Gênes sonne soudain comme un réveil, une promesse, une fenêtre qui s’ouvre sur des réalités multiples, sur d’autres fictions possibles, à partager."

Une nouvelle création polyglotte du spectacle avec la même équipe, est en projet sous le titre TIERRA A LA VISTA projet euro-méditerranéen.

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